Tendres lecteurs Milka,
N’étant pas à une incohérence près, je me suis roulée dans le sucre pendant les fêtes. Une lubie en chassant une autre, je me suis prise de passion pour les jolis marrons glacés. Jusqu’à très récemment, j’associais cela à de petites mamies bourgeoises en cachemire recevant leur boîte à Noël, ouvrant du bout de leurs doigts dodus, sans avoir l’air d’y toucher, les papiers dorés, et s’en boulottant trois d’affilée. Ne voyant pas franchement l’intérêt de la chose, j’étais intriguée.

J’ai enfin pris mesure de l’ampleur de ce que je ratais. Mon parcours initiatique a démarré il y a peu. Ni la crème de marron archi-sucrée ni les Marron’Suiss n’avaient mes faveurs petite. Ils avaient pourtant leurs fans.
Peut-être me fallait-il attendre 33 ans pour me sentir prête à l’accueillir, empereur de la confiserie en habits d’or, dans toute sa splendeur. Son abondance de sucre, sa délicatesse, sa fragilité, son luxe désuet subliment la modeste châtaigne, plat des pauvres. Que n’ai-je pris conscience plus tôt des délices qu’il promettait! Toutes ces années perdues!

Je me rattrape. Prenant le sujet très à coeur, j’en ai testé un certain nombre, me suis renseignée sur le sujet ici et là, et en l’état actuel de mes recherches, les élus de mon coeur sont ceux de … Patrick Roger (tiens donc, encore lui, c’est lassant), et d’A La Mère de Famille. Personnellement, je ne l’aime pas trop vanillé, sans glaçage, presque juteux avec un incroyable goût de marron.

Je l’ai aussi débusqué dans la pâtisserie, dans laquelle il se sent très bien, associé à de la chantilly, dans un Mont Blanc ou un vacherin marron-poire, sommets d’onctuosité et délires caloriques.
Je tourne donc à ça. Et puis il y a Etienne Daho, mais c’est une autre histoire.
Patrick Roger
www.patrickroger.com
Plusieurs boutiques à Paris, à Saint-Germain-en-Laye, Sceaux et Bruxelles
3€ l’unité
A la Mère de Famille
www.lameredefamille.com
Plusieurs boutiques à Paris, et une à Saint Maur
A l’unité au poids, ou en boîte, 2,8€ la pièce
Leurs marrons glacés existent en deux versions, une plus ferme et moins sucrée, l’autre plus moelleuse et plus sucrée (qui a ma préférence, tant qu’à faire).
Pour en savoir un peu plus sur cette dynastie de la confiserie, consultez l’article de Geraldine Dormoy.
* Je ne m’étendrai pas sur le processus de fabrication délicat des marrons glacés français, qui nécessitent doigté, patience et expertise et justifie donc leur prix élevé. Il est très bien raconté ici. Pour une fois, les italiens ne sont pas à la hauteur, et produisent surtout des versions industrielles, tres sucrées, pas terribles. A réserver pour insérer dans un cake par exemple.